sur le jeu des mots,
leurs malices, leur humour
et à quel point, ils se rient de nous.
Car oui, les mots rient,
je les entends parfois ricaner,
se moquer de notre naïveté
et de l’usage que l’on fait de leur porté.
Une fois, un mot s’évada et atterrit
dans l’oreille innocente d’une dulcinée,
leurré par le discours enjolivé d’un charmeur.
À peine à destinations, que le mot ria
S’exclamant : « encore une victime d’un usage dépenaillé
pour tromper, leurrer cette âme candide ».
Et le mot rebroussa chemin
après avoir accompli son œuvre
pour surgir au panthéon de la farce,
s’échappant souvent sans laisser de trace.
Bousculant, choquant et parfois brouillant.
J’ai aperçu aussi des mots ricaner,
Ils se moquaient d’un auditorium
composé de citoyens acclamant leur leader politique.
De toute mon existence,
jamais je n’ai entendu,
des mots rirent aussi fort,
que ceux qui sortaient de la bouche d’un politique.
Qu’ils sont sots disaient-ils de croire de tels inepties,
de signer de tels promesses empruntées pourtant aux mots,
mais jamais tenues par les actions,
ce seul ami honnête et muet
qui lui ne sait s’exprimer, se contentant d’agir.
Et les mots se rirent de nous,
parfois se rimant,
pour s’offrir une certaine crédibilité
adopté par notre crédulité.
Mais les mots ne sont pas que malices et vices,
ils soignent et apaisent aussi.
Réconfortant parfois des épaules fatiguées,
Ils sont ainsi :
espoirs et miroirs.
Contant nos ouïes et dessinant nos espérances,
Ils tracent le chemin de notre pèlerinage intérieur.
Voyez-vous à quel point les mots savent s’amuser de nous,
le paragraphe ci-dessus en est l’attestation,
les mots finirent par prendre le dessus,
pour vous convaincre,
qu’ils sont seulement amours et affections.
Sacré futé, vaillant roublard,
sacré « mot »;
même face à la dénonciation,
tu essayes de te peindre en miroir d’amour,
en miroir d’espoir.
© Moustapha Chein
Artiste peintre : Rachel Catelain
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