Je reviens à vous,
chanter mon hémicycle,
mon demi-tour en arrière-pensée,
mon hémistiche,
celui de mes vers entrecoupés,
dépassant le cadre
et le nombre de pieds,
tolérés et chantés.
Mes alexandrins sont des écriés,
comme Verlaine et Rimbaud résistants,
au demi-cercle des règles exigées,
loger.
Alors ma césure est un épique,
elle me pique, vous égratigne,
comme une digue, elle me dicte,
de défaire mes chaines
et de me lancer,
dans cette aventure motus,
modus operandi
modus vivendi,
des syllabes,
des consonnes, des beaux.
En allitération,
j’ai dessiné mes mots
en demi-cercle,
j’ai enterré mes maux,
entrouverts, chantés,
et dans l’espérance joyau.
Nous nous retrouvâmes dans ce temple,
celui où repose notre verve,
nos verbes voyageant et exportant,
avec eux nos histoires,
nos styles, nos mémoires,
nos faiblesses, nos brisures,
notre grammaire, nos griffures.
Nous nous dîmes alors Bonjour,
en ce jour, d’un nouveau jour,
d’un printanier tour,
le nôtre en velours.
Nous avançâmes vers cette dame,
maîtresse de notre âme,
cageot de nos brûlures,
maîtresse des mots,
Cette langue d’Hugo,
de Corneille et de Rimbaud.
On l’aime, car depuis leur sépulcre,
ils continuent à nous jeter des mots.
on les ramasse sur nos chevaux,
parfois enterrés dans nos égos,
mais souvent déterrés car nos trumeaux.
Alors nous nous regardâmes,
dans ces syntagmes,
nous sourîmes et nous nous reconnûmes,
dans chacune de ces joies,
dans chacune de ces larmes,
qu’avec des roses nous peignâmes.
© Moustapha Chein

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