Il y’a ces rêves,
à eux muselés,
de nous défaits,
ils nous lisent.
Nos chapitres sautés,
ces pages envolés,
non lus,
simplement imagées.
Il y’a cet amour,
jamais surgi,
amarré à l’utopie,
il flirte avec nos folies.
Dans ces nuits sombres,
il vient nous peloter,
valser avec notre subconscient,
il nous enivre.
Ces palpitations d’un cœur étoilé,
par ces caresses d’un amour imagé,
il me réveille,
danse avec moi,
me laisser l’enrober,
le posséder, le chanter.
Sans l’embrasser,
il effleure mes lèvres,
sans les toucher,
il les enchaine aux désirs;
d’un inconscient à mi- éveillé,
qui me rappelle ces colliers de l’illusion,
d’un songe convoité.
Il y’a ces personnes parcourant nos saisons,
qui en disparaissent sans raison,
et souvent pour de meilleurs aboutissements,
on remercie alors le temps,
une fois le point de mire assimilé,
compris et accepté.
Il y’a ces nuits d’été,
fredonnant autour d’un thé,
sur un désert vide,
nous comblant de beauté,
Et voilà le bonheur à son infini
peint par un Céleste inégalé.
J’admire alors son œuvre,
mon chameau perché,
sur ces Dunes maisons,
son lait ma liqueur,
son jardin mon logis,
il boit et moi j’écris.
À qui le dernier souffle,
je l’observe et il me lit.
Il y’a ces essentiels atteints,
si infimes mais si immense à la fois,
Ils raffermissent notre foi,
on les chérit d’un coin d’œil prudent,
leur valeur est à la mesure de leur absence,
on les souhaite alors indéfiniment présent.
Il y’a cette résilience enfant,
d’un orphelin pourtant,
vaillant, courageux,
perdant très jeune son père,
le retrouvant à nouveau en son fils,
« Ebi » dit-il.
Ce petit bout d’humain,
cet oxygène de mes vies,
Il sourit et moi je prie,
Il pleure et moi je souris,
de bonheur et d’euphorie.
Sur le chemin de mes manuscrits,
ces chaînes nous apprennent,
à nous défaire,
des naguères,
à nous révéler aux lendemains,
aux recommencements,
aux départs et aux croisements.
Viens enfin cet instant,
où nos chaînes d’elles-mêmes,
nous demandent d’amerrir,
d’accoster nos douleurs
et d’inhaler.
Le rêve étant exaucé,
savourer.
© Moustapha Chein
Montréal,
10 septembre 2023
Artiste peintre : Dominique Pineau
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire