samedi 14 octobre 2023

{Le Chemin se fait à genoux}

Le périple vers elle se fait poings liés,

regard figé,

rivé vers un enchantement

désespéré.

 

À chaque fois que je m’en approchais,

en réalité je m’en évadais.

 

Pénétrer la littérature,

la rendre voyage, étreinte, et parfum

était un chemin à faire à genoux.

 

Comprendre la solitude étincelante,

de ces écrivains de la nuit,

ces prosateurs,

ces hommes de plume,

dont l’âme demeure impénétrable,

et qui traçent pourtant les sillons de la littérature.

 

C’est dans ces profondeurs,

voluptées,

enveloppées pensées,

vaines compréhensions,

que tout pérégrin devait pourtant

puiser,

sourcier,

ressourcer

et trouver bénédicité.

 

Tête baissée :

tout prétendant,

tout voulant,

tout ambitieux,

ou illusionniste,

tremblant,

frémissant,

devait à un certain point de sa quête,

reconnaître son impuissance à s’y inviter.

 

La question qui demeurait :

la littérature est-elle faite pour être saisie,

ou simplement aperçue et devinée.

 

Ne sachant répondre à cette épreuve,

c’est auprès d’elle pourtant,

que le cœur brisé par un amour fatigué,

qu’il répara son âme,

s’y évada.

 

Aimer la littérature,

c’est aimer l’ardeur

d’un mouvement,

en éternel recommencement,

un courant éphémère

et sempiternel pourtant.

 

Des odyssées jamais figées,

d’inépuisables découvertes,

pêchés dans des âmes sibyllines.


 

© Moustapha Chein


Montréal


Artiste peintre : Marcin Mikolajczak 




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