Le périple vers elle se fait poings liés,
regard figé,
rivé vers un enchantement
désespéré.
À chaque fois que je m’en approchais,
en réalité je m’en évadais.
Pénétrer la littérature,
la rendre voyage, étreinte, et parfum
était un chemin à faire à genoux.
Comprendre la solitude étincelante,
de ces écrivains de la nuit,
ces prosateurs,
ces hommes de plume,
dont l’âme demeure impénétrable,
et qui traçent pourtant les sillons de la littérature.
C’est dans ces profondeurs,
voluptées,
enveloppées pensées,
vaines compréhensions,
que tout pérégrin devait pourtant
puiser,
sourcier,
ressourcer
et trouver bénédicité.
Tête baissée :
tout prétendant,
tout voulant,
tout ambitieux,
ou illusionniste,
tremblant,
frémissant,
devait à un certain point de sa quête,
reconnaître son impuissance à s’y inviter.
La question qui demeurait :
la littérature est-elle faite pour être saisie,
ou simplement aperçue et devinée.
Ne sachant répondre à cette épreuve,
c’est auprès d’elle pourtant,
que le cœur brisé par un amour fatigué,
qu’il répara son âme,
s’y évada.
Aimer la littérature,
c’est aimer l’ardeur
d’un mouvement,
en éternel recommencement,
un courant éphémère
et sempiternel pourtant.
Des odyssées jamais figées,
d’inépuisables découvertes,
pêchés dans des âmes sibyllines.
© Moustapha Chein
Montréal
Artiste peintre : Marcin Mikolajczak
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