samedi 18 novembre 2023

{Où sont mes émotions ?}

Où sont mes ressentis après ton décès,

tout ce que j’ai su faire c’est m’éloigner,

m’abritant dans un renfermement sur soi,

le dévouement à l’autre,

ce chant mélancolique,

qui consiste à éteindre la radio,

à supprimer ses ondes intérieures,

pensant qu’il est de l’essence,

d’écouter seulement ces chants de l’enfance,

ma fille, ma renaissance.

 

Ma princesse :

 

 « j’ai cherché à transformer ma douleur,

en un espoir éternel de voir ton heure,

celui où tu composeras des mélodies,

où tu braveras toutes ces craintes, ces phobies,

et où tu écriras comme lui, ce poète,

celui qui m’a dit « agis »,

tu es « Hayat », cela signifie « vie »,

j’ai commencé alors à lui conter à ma douleur,

et lui en arrière-fond la peignait avec splendeur. »

 

Je lui disais cesse donc,

avec cette gouache, cette acrylique noire,

car elle est d’encre et tu en es l’auteur,

ne vois-tu donc pas que je suis timide,

laisse mes émotions voilées,

et cesse de les déterer dans le vide.

 

Le poète lui rappela alors,

que le vide ne peut exprimer,

Et que chacun de ses mots,

chacune de ses mélancolies,

était en réalité sensibilité et espoir,

courage et résilience,

Car encore contés,

encore racontés,

encore chantés;

 

Il lui dit alors laisse-moi peindre cette rose,

faite d’épines et de joie :

ainsi est la vie,

l’épreuve et le recommencement,

la douleur et la peur,

courage alors mon enfant,

celui qui l‘affronta vaillamment.

 

Je faisais alors mes Adieu,

à cet amour douloureux,

soudainement arraché à la fleur de l’âge,

mon meilleur ami,

celui qui me faisait rire,

l’encyclopédie de mes interrogations,

cet homme généreux et altruiste,

aimant se perdre dans ces océans,

pêchant et s’émerveillant tel un enfançon,

cette complicité, se transformant en un enfant.

 

Il est heureux enfin,

de me voir pleurer,

exprimer ce deuil,

enfin,

que j’ai finis par murmurer,

et qui a été dévoilé au grand monde

par ce conteur nomade,

 

ce parolier qui vient récupérer,

les intérieurs du monde

et les laisse exploser dans sa poésie,

ainsi il était le témoin de nos ouïes,

et dans chacun de ses mots on revit,

dans chacune de ses proses on renaît;

 

Elle est rose,

cette vie,

qu’elle est belle cette terre,

qu’on occupe tous avec énergie.

 

 

© Moustapha Chein

 

Montréal,

 

18 novembre 2023.




 

 

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