Donnons au silence une couleur,
Illustrons-le,
de ce paradoxe exprimé
pour briser ce silence,
de ces sentiments profonds,
que seul le silence exploite pleinement.
Ressentons ce silence et en prose posons-le.
Il défie pourtant nos mots
et l’emporte sur leur subtilité,
car fin il est, il se glisse,
s’habille
et s’illustre de cette couleur arc en ciel.
Dessinons-le à défaut de l’égaler.
Il s’accorde à toutes les pensées,
s’insère dans ces regards complices,
il a parfois un goût de délice.
Je veux chanter ce silence,
le murmurer, le louer,
Lui dire que les mots
sont incommensurables à sa largesse,
mais peuvent viser là où lui ne ferait qu’effleurer,
les vers emporter,
dans un élan
que ses couleurs ne sauraient contenir.
Par leurs sens aux interprétations différentes,
les mots peuvent défier,
gifler, secouer, changer.
Mais le silence restera roi,
car les mots parfois,
Aux dangers inscrits,
ils détruiront,
là où lui serait guérisseur.
De ces mots leurres,
ces mots biaiseurs,
alors le silence olympique,
observe et vient humer son auteur :
« Viens dans ce berceau que je t’ai cajolé,
brises, fissures, leviers,
montures, cassures, coutures,
je serai pour toi ce que tu es de moi,
et ce pour quoi ils sont si friands,
la quiétude de mon olympe. »
Je t’aime en silence.
(c) Moustapha Chein
Montréal le 11 Juillet 2023







