Débonnaires du désert,
Enfants chameaux,
chérubins d’en haut,
d’un haut désert.
Du haut de leur accotoir,
ces enfançons restaient sur terre,
marmailles touarègues,
enfants oubliés,
nourrissons envolés,
dans leurs foulards enrôlés;
Mouflets aimés,
touareg j’étais,
nomade je restais.
Enfants tamashek,
héritiers migrants,
anges de lait et de baie,
enfants soufis.
Laissez-les criez,
leur silence de gaieté,
laissez-les exprimer,
le voyage conter,
car seul le vent jusque-là,
s’en chargeait.
Jusqu’au jour où ils décidèrent d’écrire,
leur quotidien, leur sablier,
leurs tentes entourées,
de grands marchés,
ceux du désert, vides de denrées;
dans cet harmattan qu’est leur Sahara.
Enfants Targui,
poulbots d’énergie,
bambins de survie, de sève et de vie.
Rodant autour du puit,
guettant la rincée,
leur oasis d’ennui,
d’une eau sans vie,
celle des migrateurs et de leur pluie;
Cher flot es-tu partie ?
non je suis devenu targui,
je m’accommode et m’accable,
de cette rémission,
que vous bohémiens appelez vie;
Et pourtant subsistance à vos corps étui,
mais votre courage vous fit,
voyager loin de moi,
loin de ma candeur,
de ma ondée,
vous arrivez quand elle est finie.
« L’harmattan »,
Il est temps,
que dans la lumière tu marches,
et que tu t’abreuves de ce puits,
à toi conservé par ces marchands de vie.
Chers nomades poursuivez vos labeurs,
vos suées, vos corvées,
et avec vos sourires de martyr,
épris du chaud,
avancez-je vous prie,
vers cet harmattan infini;
Et moi Marmot :
je vous regarde d’un œil aimant,
et vous dit merci,
pour ce préambule berçant,
enfant d’Adieu,
mais enfant tout le temps
Sablon restant;
Hommage mes nomades,
Déférence mes gémeaux,
gloire mes vagabonds,
bohémiens et boumians,
Merci pour vos cageots :
« Avancez en douceur,
je vous retrouverai devant. »
© Moustapha Chein,
Montréal,
24 septembre 2023






