jeudi 14 septembre 2023

{ La prière de l’absent }

Texte offert aux familles endeuillés du séisme au Maroc et des inondations en Libye

Il y’a ces enfants,
ces pères,
ces larmes,
Il y’a vous, il y’a moi,
Et ces âmes endeuillées par un chagrin enraciné.
Vint cette frappe, ces brisures,
cette lumière aveuglante,
une lumière au couleur de feu,
gifflante, barbante, blessante,
archère,
lumière de souffrance.
commotion meurtrière,
ces pères venaient de nous quitter,
accompagnés de ces enfants, ces vieux,
et ces mères éplorées.
On les pleurait et eux ils partaient.
Ces voyageurs prennent un billet sans retour,
un départ improvisé, une foudre versée,
sur leur avenir enchanté.
En prière de l’absent pour eux
arrachés à la fleur du dessein,
fleur de l’âge, d’un âge plein d’entrains,
des dattiers d’espoir,
que ces frappes asséchèrent.
Pour eux je crachais cette missive alarmante,
je pleurais et ils partaient.
Depuis leur sépulcre ils me dirent :
offre nous un billet mais avec un retour,
vers la sécurité, de nos semblables encore éveillés,
vivant un semblant de sérénité,
Ils cachent leur peur dans leur psyché,
et pleurent endeuillés ceux qu’ils aimaient.
En prière de l’absent je pleure ces délogés,
En prière du présent je prie ces rescapés,
de bien vouloir rester en vie et non en survie.
Les larmes coulées, les vies volées,
ces hommes et femmes kidnappés à leur projet.
Ces dattiers arrachés,
ces oasis asséchés,
il nous reste nos mots, pour crier,
se recueillir, prier, et pleurer.
À la solidarité des logés,
portant secours aux rescapés,
l’amour partagé,
les cœurs distribués avec générosité,
nous rendant un vibrant hommage,
à tant d’affabilité.

(c) Moustapha Chein,

Montréal


 


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