dimanche 10 septembre 2023

{Les Chaînes}


Il y’a ces chaînes,
celles de l’oubli,
des chaînes enfouies,
de l’intérieur elles nous lient.
Il y’a ces rêves,
à eux muselés,
de nous défaits,
ils nous lisent.
Nos chapitres sautés,
ces pages envolés,
non lus,
simplement imagées.
Il y’a cet amour,
jamais surgi,
amarré à l’utopie,
il flirte avec nos folies.
Dans ces nuits sombres,
il vient nous peloter,
valser avec notre subconscient,
il nous enivre.
Ces palpitations d’un cœur étoilé,
par ces caresses d’un amour imagé,
il me réveille,
danse avec moi,
me laisser l’enrober,
le posséder, le chanter.
Sans l’embrasser,
il effleure mes lèvres,
sans les toucher,
il les enchaine aux désirs;
d’un inconscient à mi- éveillé,
qui me rappelle ces colliers de l’illusion,
d’un songe convoité.
Il y’a ces personnes parcourant nos saisons,
qui en disparaissent sans raison,
et souvent pour de meilleurs aboutissements,
on remercie alors le temps,
une fois le point de mire assimilé,
compris et accepté.
Il y’a ces nuits d’été,
fredonnant autour d’un thé,
sur un désert vide,
nous comblant de beauté,
Et voilà le bonheur à son infini
peint par un Céleste inégalé.
J’admire alors son œuvre,
mon chameau perché,
sur ces Dunes maisons,
son lait ma liqueur,
son jardin mon logis,
il boit et moi j’écris.
À qui le dernier souffle,
je l’observe et il me lit.
Il y’a ces essentiels atteints,
si infimes mais si immense à la fois,
Ils raffermissent notre foi,
on les chérit d’un coin d’œil prudent,
leur valeur est à la mesure de leur absence,
on les souhaite alors indéfiniment présent.
Il y’a cette résilience enfant,
d’un orphelin pourtant,
vaillant, courageux,
perdant très jeune son père,
le retrouvant à nouveau en son fils,
« Ebi » dit-il.
Ce petit bout d’humain,
cet oxygène de mes vies,
Il sourit et moi je prie,
Il pleure et moi je souris,
de bonheur et d’euphorie.
Sur le chemin de mes manuscrits,
ces chaînes nous apprennent,
à nous défaire,
des naguères,
à nous révéler aux lendemains,
aux recommencements,
aux départs et aux croisements.
Viens enfin cet instant,
où nos chaînes d’elles-mêmes,
nous demandent d’amerrir,
d’accoster nos douleurs
et d’inhaler.
Le rêve étant exaucé,
savourer.

© Moustapha Chein

Montréal,
10 septembre 2023

Artiste peintre : Dominique Pineau





jeudi 7 septembre 2023

{Habib Mahfoudh}

Habib tu es,

Habib nous sommes,

Habib vous êtes.

 

Ange es-tu,

Ange nous ne sommes pas,

Ange ils sont.

 

Accueilli tu es,

au paradis je l’espère,

car exquis tu es,

dans une langue qui m’est chère.

 

Paradis es-tu,

dans une élocution qui t’enserre,

française elle est,

car ta langue mon frère.

 

Molière es-tu,

Molière ils n’étaient guère,

imité es-tu,

inégalé tu nais.

 

Dans ta réplique on se perd,

Habib tu es,

Habib nous ne sommes pas.

 

Papa es-tu,

d’un humour prospère,

excellent tu es,

en admiration éclaire.

 

Mais destin j’accepte,

destin je vis,

car ta vie est mon Serre.

 

Pour ton âme je prie

que ton ouïe prospère,

à l’au-delà tu gîtes

dans un Éden je l’espère.

 

À lui, À Elle, À moi, À nous.

 

© Moustapha Chein

Montréal,

08 Septembre 2023 




{Le Coeur}


Le cœur est un atome,

qui ne peut supporter d’être rempli

par autre chose que l’amour;


Le cœur n’a pas vocation à être empli 

de détestation ou de haine,

que ce soit envers quelqu’un,

un lieu ou une chose.


Le cœur s’aveugle lorsqu’il déteste

Et retrouve la vue lorsqu’il aime 

« فَإِنَّهَا لَا تَعْمَى الْأَبْصَارُ وَلَٰكِن تَعْمَى الْقُلُوبُ الَّتِي فِي الصُّدُورِ » 

صدق الله العظيم 



(c) Moustapha Chein 

Montréal 



mercredi 6 septembre 2023

{Hémicycle des mots}

Je reviens à vous,

chanter mon hémicycle,

mon demi-tour en arrière-pensée,

mon hémistiche,

celui de mes vers entrecoupés,

dépassant le cadre

et le nombre de pieds,

tolérés et chantés.

 

Mes alexandrins sont des écriés,

comme Verlaine et Rimbaud résistants,

au demi-cercle des règles exigées,

loger.

 

Alors ma césure est un épique,

elle me pique, vous égratigne,

comme une digue, elle me dicte,

de défaire mes chaines

et de me lancer,

dans cette aventure motus,

modus operandi

modus vivendi,

des syllabes,

des consonnes, des beaux.

 

En allitération,

j’ai dessiné mes mots

en demi-cercle,

j’ai enterré mes maux,

entrouverts, chantés,

et dans l’espérance joyau.

 

Nous nous retrouvâmes dans ce temple,

celui où repose notre verve,

nos verbes voyageant et exportant,

avec eux nos histoires,

nos styles, nos mémoires,

nos faiblesses, nos brisures,

notre grammaire, nos griffures.

 

Nous nous dîmes alors Bonjour,

en ce jour, d’un nouveau jour,

d’un printanier tour,

le nôtre en velours.

 

Nous avançâmes vers cette dame,

maîtresse de notre âme,

cageot de nos brûlures,

maîtresse des mots,

Cette langue d’Hugo,

de Corneille et de Rimbaud.

 

On l’aime, car depuis leur sépulcre,

ils continuent à nous jeter des mots.

on les ramasse sur nos chevaux,

parfois enterrés dans nos égos,

mais souvent déterrés car nos trumeaux.

 

Alors nous nous regardâmes,

dans ces syntagmes,

nous sourîmes et nous nous reconnûmes,

dans chacune de ces joies,

dans chacune de ces larmes,

qu’avec des roses nous peignâmes.

 

© Moustapha Chein


Montréal,


Le 06 Septembre 2023








mercredi 30 août 2023

{Mon chameau }

Migrations, excursions,

voyages nomades,

randonnée sauvage,

tu me protégeais,

et la demeure de mon bien aimée,

à Médine tu choisissais.

 

Mon chameau,

spiritualité en recommencement,

en aller-retour,

en renversement,

née dans ta profondeur,

avançant lentement

mais assurément.

 

Tu n’étais point commodité,

mais berceau,

voyage, et pendant,

d’un grain, volant,

sifflant,

cet harmattan brulant.

 

Tu traverses,

mon chameau,

ces vents criants,

avec une valse pourtant,

à la hauteur fascinante,

à la destinée oasis,

qui est paix et enchantement.

 

Je ressentais tant de sécurité,

à m’évader sur ton verso,

à te chuchoter mes inquiétudes,

que moelleusement

tu convertissais en béatitude,

Béa, ataraxie, tranquillité.

 

Tu me contais,

les épopées de mes aïeuls,

et tu souriais.

 

Sur ton dos je piaulais

l’incertitude et tu essuyais,

ces larmes d’un enfant

des Dunes que tu as bercé.

 

À destination parvenue,

destin frappé,

viande enterré, cuite, savourée,

cet instant où tu stockais,

cet eau lac,

récompense d’une longue traversée,

tu me disais

débarque un brin te ressourcer.

 

Dans ce silence que tu empruntais,

tu m’envoyais des mots

que seul le désert discernait,

les dunes te répondaient,

et voilà que soufflait ce vent puissant,

qui nous matait.

 

Mais tu avançais et tu me cultivas

la témérité :

« Le temps ne sera pas toujours fleuri,

Mais garde ce sourire d’enfant targui,

Et reviens me voir,

quand tes nouvelles bâtisses n’auront su te porter,

car c’est sur mon dos que tu es né. » 



(c) Moustapha Chein


Montréal, 


30 Août 2023




dimanche 27 août 2023

{Tidjani Ahmadi}

Je suis venu à toi Cher Tidjani,

dans une quête de spiritualité,

je me suis livré à toi 

cher « Mohamedi »,

perdu, à la recherche d'un « Adnani »,

rencontré par ton self,

à toi de moi interpellé

par ce wird « Rabani ».

 

Je suis venu à toi « Ya Ebe El Abassi »,

confondu, cherchant Mohamedi,

tu m’affirmas, qu’il se trouve avec toi,

en état d’éveil, 

de t’aimer sincèrement;

Et vers-toi de moi,

s’envoleront mes effrois.

 

Ils t’ont appelé « Esirou El Mektoum »

tu as été nommé secret bien gardé;


Mais cet impénétrable,

est pourtant,

dévoilé aux épris,

les affectionnés, les fervents.


Aux entichés de ta tendresse,

tu sais à eux seuls te dévoiler,

ainsi bien gardé il restait

et dans une allégorie de la caverne,

Il se dévoilait.

 

Tu étendis,

tes vertus à travers un monde assoiffé

de tes luminosités,

à toi offertes par le Céleste.


Tu partageas généreusement,

cette gratification,

du nord au Sud,

de l’Est à l’Ouest,

on t’aima.

 

En millions d’adeptes,

on pria,

nous priâmes,

nous recommençâmes,

et dans l’imparfait on continuait

de t’aimer.

 

Tu étais Cheikh Tidjani,

El Adnani,

Ebe El Abassi,

Ibnou Mouhamedi,


Et dans la lumière du Plus Grand,

tu te perdis,

pour renaître en Wird,

luxure, luxe, hauteurs,

d’une réussite spirituelle,

transcendant tous les matériaux.


Étau de notre âme,

tu nous as instruit,

de prier,

et dans un quotidien répété,

de chanter Mohamed.

 

Ce vendredi où nos ouïes,

sous-alimentés,

cherchant pitance,

tu nous prodiguas,

de nous nourrir à la « Haya Allah ».

 

Unité, unicité, ligne linéaire,

transcendant les airs,

pour atterrir dans ma poésie

et à travers chacun de mes mots,

tu vis.


Tu n’es que de l’autre côté

de la Barrière,

d'un air non éphémère.


Tu étais Maître,

professeur

et guide,

d’un temps,

tout le temps

et l’instant de cette mélodie.

 

Cette versification en ton honneur,

cette hymne hommage,

traversera les âges,

pour dire aux prochains frai,

n’ayez crainte,

vos œufs seront cueillis

avec attention, affection,

et dans l’histoire de Cheikh Tidjani

vous trouverez un repère à l’infini

 

© Moustapha Chein

 

Montréal,

 

27 Août 2023.

 

 

 


 

mercredi 23 août 2023

« Jasmin »

Ma Yasmine 

Déhanche toi et fais moi rêver 

Déambule ton self et fais moi languir,

Fais moi suer, fais moi humer,

Ton parfum, ta saveur, 

Tes couleurs,

Fais moi luire;


Ma Yasmine ta grandeur physique,

Ta grandeur lueur,

ta grandeur psychique,

ta grandeur beauté

fais moi jouir;


Ma Yasmine apprends-moi à aimer,

et à feinter la morosité;


Cette démarche grandeur,

Au bord d’une eau en feu,

Bordée par ta beauté, 

ta félicitée,

nous nous baladâmes; 


Et sous les sons des vagues 

Nous nous embrassâmes,

Nous nous retrouvâmes;


Et sous un ciel de mille feu,

nous explosâmes,

artifices, étoiles,

Brillances, luisances,

corps entremêlés,

pêle-mêle,

Nous ne fûmes plus qu’un;


Confusions des atomes,

unicité de l’esprit,

Nous nous cherchâmes 

Et dans des étaux « switchés »

on naquit : 

« Qui es-tu

Qui suis-je ? »


Je suis toi 

Et tu es moi 

Et dans ta poésie on s’est perdu 

nos chairs on s’est prêté,

retrouve moi au coin 

de cette vue

que je t’apprenne à déambuler 

façon majesté 

et que tu m’apprennes à écrire

style passionné; 


Sors de ce corps 

Et reviens-moi

Abandonne le tien 

Et en moi perds-toi

Je suis ta reine 

Et tu es moi »


(c) Moustapha Chein 


23 Août 2023,


Montréal,




 

{Les mots se jouent de nous}

Le cheminement intime conduit à s’interroger sur le jeu des mots, leurs malices, leur humour et à quel point, ils se rient de nous. Car oui,...